Pourquoi et comment sortir de sa zone de confort en escalade ?
L'escalade, en plus d’être une activité physique complète, est pour de nombreux pratiquants une quête personnelle permettant de repousser ses propres limites. Pourtant, nombreux sont les grimpeurs qui rencontrent ce moment où ils ont l’impression de stagner, de se heurter à un plafond insurmontable.
1. La zone de confort en escalade : Définition
La "zone de confort" désigne cet espace mental où nous nous sentons à l'aise, en sécurité, sans stress. En escalade, cette zone peut correspondre à un type de voie maîtrisé, un niveau de difficulté habituellement grimpé sans appréhension, ou encore une préférence pour grimper en moulinette plutôt qu’en tête. Elle peut aussi signifier mettre un moment de côté la voie au profit du bloc, et vice-versa.
2. Comment identifier sa zone de confort ?
La reconnaissance de cette zone est primordiale. Si vous grimpez continuellement les mêmes voies sans ressentir de défi, ou si l'idée de tenter un nouveau challenge vous effraie, vous êtes probablement dans votre zone de confort. Laura, une grimpeuse passionnée, témoigne :
"Ma zone de confort, c'est celle où j'ai stagné pendant 6 mois. Je tentais occasionnellement des blocs plus durs, mais cela se limitait à deux ou trois tentatives. En gros j'abandonnais dès que je n'arrivais pas à rentrer le bloc en question après deux essais. Je n'arrivais pas à me dire que j'allais prendre pour projet tel ou tel bloc de tel niveau."
3. Les raisons de sortir de sa zone de confort
Progression : Affronter des voies plus complexes est le meilleur moyen de perfectionner vos compétences.
Confiance en soi : Chaque nouveau défi relevé renforce l'estime personnelle. Comme le souligne Matthieu, un grimpeur parisien :
“Chaque ascension réussie dans un niveau supérieur à celui dans lequel je suis à l'aise est une immense source de satisfaction, bien plus qu'enchaîner dans un niveau que je maîtrise déjà. Si je dois passer 3 semaines sur une voie que je n'arrive pas à passer, je le fais. Ma technique c'est de découper les passages, chaque nouvelle prise que j'arrive à prendre est un petit succès.”
Découvertes : Sortir de sa zone de confort, c'est découvrir de nouvelles techniques, appréhender des mouvements inédits et explorer de nouveaux horizons.
4. Les défis et leur gestion
Le mental : Accepter l'échec fait partie intégrante de la progression. Il est essentiel d'apprendre à mettre son égo de côté.
Les excuses : Attention à ne pas trop intellectualiser l'échec. Les phrases du type “Ce n’est pas du 6C ça, c'est au minimum du 7A !” sont monnaie courante. Yoann témoigne :
"Quand ce ne sont pas les chaussons, c'est l'ouvreur. On trouve toujours un moyen de se dire que le problème ne vient pas de nous. C'est un phénomène classique que j'observe, et auquel je participe, quotidiennement."
La sécurité : S'extraire de sa zone de confort ne doit jamais compromettre la sécurité. Toujours veiller à utiliser l'équipement adéquat et à solliciter des conseils si nécessaire.
5. Les étapes pour sortir de sa zone de confort
Objectifs : Une progression graduelle et réaliste.
Compagnie : Être entouré de grimpeurs plus aguerris peut s'avérer rassurant et formateur.
Visualisation : Se visualiser réussir avant même de commencer pour renforcer la confiance.
Respiration : En cas de stress, quelques respirations profondes peuvent aider à retrouver son calme.
Chris Sharma explique voir “l’escalade comme un processus de tentatives et d’erreurs. C’est tomber, et se relever. C’est la vie elle-même”. Et il est vrai que dans les vidéos qui mettent en lumière des grimpeurs particulièrement doués, en train de travailler un projet compliqué, on voit bien que 95% du format est composé d’essais ratés. L’essence même de ces vidéos démontrent à quel point la satisfaction des grimpeurs se trouve dans le voyage et non dans la destination.