Simon : un moniteur d’escalade en quête de liberté
Dans un monde où le salariat tend à perdre de sa superbe et où l’indépendance attire de plus en plus de travailleurs en quête de sens, Simon incarne à merveille ce virage vers une vie plus libre. Ancien cadre chez Canal+, il a choisi de laisser derrière lui les réunions interminables pour se consacrer à sa passion : l’escalade. Mais l’histoire de Simon n’est pas celle d’une simple reconversion. C’est un itinéraire singulier, où se croisent la quête de liberté, le besoin de transmission et l’engagement dans une pratique qui va bien au-delà du sport. Voici le portrait d’un moniteur pas comme les autres.
De Canal+ à la corde : un virage inattendu
Simon n’a pas toujours eu les mains pleines de magnésie. Avant de devenir moniteur d’escalade en Île-de-France, il a passé neuf années chez Canal+, plongé dans la direction de projets digitaux. Un quotidien derrière un écran, rythmé par des deadlines, qui a fini par le lasser. « J’étais arrivé au bout de quelque chose. J’avais envie de me reconnecter à l’humain », confie-t-il. C’est au sein de Canal qu’il crée "Canal+ Escalade", une association qui propose des initiations d’escalade aux nouveaux collaborateurs. Un projet qui, sous des airs de team-building, lui révèle une vocation : transmettre son amour pour la grimpe.
Encouragé par ses collègues, Simon quitte le confort de son CDI et se lance dans une reconversion. Entre réflexion et aventure, il parcourt la France en van, découvre les gorges du Verdon et d’autres joyaux de l’escalade. « J’ai pris le temps de m’imprégner des lieux et de développer mon goût pour l’escalade en plein air », explique-t-il. Mais avant de devenir moniteur, une étape était incontournable : la formation.
Formation et inspiration : le parcours d’un grimpeur devenu enseignant
Devenir moniteur d’escalade ne s’improvise pas. Tests techniques, financement, diplômes : le chemin est exigeant. Simon s’est entouré de mentors comme Benjamin Buisson, créateur de Climbing District, qui l’a guidé dans les étapes de sa formation. « Il m’a vraiment accompagné, et c’est grâce à lui que j’en suis là aujourd’hui », raconte Simon avec gratitude.
Son passé d’ingénieur et de gestionnaire de projet l’a aidé à naviguer dans les complexités administratives et logistiques. Tests techniques validés, dossiers de financement montés : Simon était prêt. Il débute alors son apprentissage dans des structures variées, alternant entre salles privées et clubs associatifs. Cette diversité est, selon lui, essentielle pour devenir un moniteur complet.
« Il faut toucher à tout : corde, bloc, milieu associatif et privé. La richesse vient de cette expérience multiple. »
Liberté et défis : le quotidien d’un indépendant
Aujourd’hui, Simon travaille principalement dans des salles d’escalade comme Arkose, Climbing District ou encore Climb Up. En tant qu’indépendant, il a fait le choix de l’autonomie.
« Ce que je gagne ? Une liberté totale : choisir mes clients, mon emploi du temps, mes projets. C’est une forme de luxe que je n’avais pas dans le salariat. »
Pourtant, ce mode de vie comporte ses contraintes, notamment administratives. Mais pour Simon, ces étapes sont presque un jeu. « Avec un peu de structure, tout roule. Les outils d’aujourd’hui rendent les démarches simples », ajoute-t-il avec l’assurance de celui qui a conçu ses propres modèles de factures Excel.
Cette indépendance, il la savoure autant qu’il en perçoit les limites. Les moniteurs d’escalade sont majoritairement des indépendants, un statut qui, bien qu’avantageux pour les salles, ne permet pas toujours une stabilité financière. « Le modèle évolue. Certaines salles envisagent de salarier davantage, mais l’équilibre est encore à trouver », observe Simon.
L’escalade, un outil de transformation personnelle
Pour Simon, enseigner l’escalade va bien au-delà du sport. « On dit souvent que c’est un outil de développement personnel. Et c’est vrai : des élèves me racontent que la grimpe les aide à prendre des décisions importantes dans leur vie », affirme-t-il. Il partage l’histoire d’une élève qui, grâce à l’escalade, a trouvé la force de quitter une relation toxique. Ce genre de révélations nourrit Simon et donne un sens à son métier.
Avec les enfants, l’approche est différente. L’escalade devient un prétexte pour travailler la confiance en soi, la motricité et l’intégration sociale. « Les jeux sont omniprésents pour captiver leur attention, mais au fond, l’objectif est de les aider à grandir », explique-t-il. Pour les adultes, le défi est souvent de se reconnecter à leur corps dans un quotidien dominé par l’immobilité. « C’est un sport de pleine conscience. Quand on grimpe, on oublie tout », dit Simon, qui voit dans cette pratique une antidote à la frénésie de la vie moderne.
La sécurité en escalade : une vigilance de tous les instants
« Quand il y a un accident, c’est qu’on a raté quelque chose », affirme Simon avec sérieux. La sécurité est une préoccupation constante dans son métier, surtout avec la multiplication des systèmes comme les enrouleurs ou les dispositifs d'assurage semi-bloquants. Il regrette que certains raccourcis commerciaux mettent en péril les grimpeurs inexpérimentés.
« Ces outils sont présentés comme étant plus sûrs, mais sans une formation adaptée, ils peuvent être trompeurs. »
Il plaide pour une responsabilisation collective : moniteurs, grimpeurs et salles doivent collaborer pour maintenir un haut niveau de sécurité. « C’est à nous de sensibiliser les grimpeurs sur ces enjeux, surtout avec la popularisation massive de l’escalade », conclut-il.
Simon incarne une nouvelle génération de moniteurs d’escalade, à la fois passionnés et conscients des responsabilités qui leur incombent. Entre transmission, accompagnement et vigilance, il redéfinit les contours d’un métier qui, pour lui, va bien au-delà du sport. « L’escalade, c’est une façon de se découvrir, de progresser et de se connecter aux autres. Et ça, c’est précieux », conclut-il avec un sourire.
Cet article s’inscrit dans une série de portraits d’indépendants, initiée en collaboration avec Blank, la plateforme qui accompagne les freelances et entrepreneurs dans leur gestion financière. Blank propose un compte professionnel adapté aux indépendants, avec des outils pour simplifier leur quotidien : facturation, gestion des dépenses, cotisations et support dédié. L’objectif ? Libérer du temps aux indépendants pour se concentrer sur ce qui compte vraiment, tout en leur offrant la sécurité et l’accompagnement nécessaires pour développer leur activité en toute sérénité.