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  • Photo du rédacteurAdrien Bataille

Les pionnières de l'escalade féminine : Le Ladies’ Scottish Climbing Club

Et si nous vous disions que le plus ancien club d'escalade exclusivement féminin au monde date de 1908 ? En effet, le Ladies’ Scottish Climbing Club (LSCC) est le pionnier de l'escalade au féminin. Ce groupe de femmes audacieuses ne s'est d'ailleurs pas contenté de grimper entre elles, mais a également brisé les conventions sociales et vestimentaires de leur époque.


Ladies' Scottish Climbing Club
© National Library of Scotland

Dans les années 1890, les collines et montagnes écossaises devenaient populaires, et de nombreuses femmes n'hésitèrent pas à relever ces défis. La reine Victoria elle-même gravit Lochnagar et Ben Macdui, bien que sans vêtements pratiques. Une photo du National Library of Scotland, présentant les membres du LSCC, illustre parfaitement cette époque. L'outil d'alpiniste est le seul détail permettant de distinguer un groupe partant en pique-nique de celui qui va escalader une montagne.


Aujourd'hui, des athlètes comme Erin McNeice et Molly Thompson-Smith, présentes aux JO 2024, escaladent avec un équipement de pointe, optimisé pour leurs performances. Alors imaginez l'exploit de Lucy Smith et Pauline Rankin, escaladant les Salisbury Crags en 1908 en longues jupes, chemisiers et chapeaux de paille. Un contraste saisissant qui met en lumière l'incroyable détermination de ces femmes, défiant les normes restrictives de leur temps.


Ladies' Scottish Climbing Club
© Ladies' Scottish Climbing Club

Les fondatrices du LSCC, Lucy Smith, Jane Ingles Clarke et sa fille Mabel Jeffrey, se sont inspirées du Ladies Alpine Club de Londres, créé l'année précédente en réponse à l'exclusion des femmes du prestigieux Alpine Club masculin. Déterminées à ne pas se laisser freiner, ces pionnières écossaises se sont lancées dans l'escalade malgré les regards désapprobateurs des hommes.


Les alpinistes masculins voyaient en effet d'un très mauvais œil ces femmes qui voulaient pratiquer l'escalade. En 1929, l'ascension du Grépon par deux femmes sans assistance masculine provoqua la colère d'Etienne Bruhl, poète et grimpeur notable, qui déclara que cette ascension n'était plus digne des hommes.


Pour contourner les contraintes vestimentaires de l'époque, les femmes trouvèrent des moyens ingénieux. Elizabeth Le Blond, par exemple, démarrait ses ascensions en jupe lourde, puis troquait cette tenue pour des culottes d'équitation une fois la gente masculine hors de vue.


Les membres du LSCC étaient ingénieuses : certaines portaient des "knickerbockers", pantalons larges et courts serrés au-dessous du genou, sous leurs jupes, d'autres ajustaient leurs vêtements pour faciliter leurs mouvements. Malgré ces efforts, grimper en tenues victoriennes restait un défi et il faudra encore attendre de nombreuses années avant que cet uniforme soit de l'histoire ancienne.


Ces femmes étaient de vraies pionnières de l'escalade au féminin, mais surtout des révolutionnaires sociales. En repoussant les limites des codes vestimentaires, elles ont forcé la société à reconnaître les accomplissements sportifs des femmes et encouragé les fabricants à créer des tenues plus adaptées.


Aujourd'hui, le LSCC compte environ 120 membres, toutes bien équipées pour affronter les montagnes dans des conditions optimales. Leur héritage perdure, inspirant des initiatives contemporaines comme Girls In Bleau en France, qui encourage les femmes à pratiquer l'escalade à Fontainebleau. Ce groupe cherche à promouvoir la diversité et l'inclusion dans l'escalade, poursuivant ainsi l'esprit pionnier des fondatrices du LSCC.

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