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Photo du rédacteurPierre-Gaël Pasquiou

Vers un nouveau modèle de coexistence avec la nature : Entretien avec Nolwen Berthier

Alors que je profitais d'une pause bien méritée entre deux épreuves de la Coupe du Monde d'escalade à Briançon, je laissais mon cerveau se faire aspirer par Instagram et suis tombé sur un post de la grimpeuse Nolwen Berthier qui a retenu mon attention : une photo d'elle en train d'escalader de nuit un pont situé en plein cœur de Marseille. Étant un grimpeur habitué au Viaduc des Fauvettes, intéressé par le phénomène de grimpe urbaine et amateur d'escalade à la frontale, j'ai évidemment sauté sur l'occasion pour prendre contact avec Nolwen afin qu'elle m'en dise plus sur cette histoire.


Une voie pour la nature

Dès les premières secondes de notre échange, Nolwen me remet gentiment les pendules à l'heure. Cette session d'escalade sur le pont de la Fausse Monnaie, à Marseille, n'était pas juste une escapade rigolote (avec une cotation évaluée à 7b tout de même) mais une démarche visant à mettre en lumière la pollution lumineuse de nos villes et, plus globalement, notre relation souvent dominatrice avec le vivant.


En effet, si c'est d'abord l'image qui a retenu mon attention, le message derrière le projet global, intitulé "Une voie pour la nature", est nettement plus intéressant. Ce que cherche à faire Nolwen Berthier, c'est explorer des modèles de coexistence plus équilibrés avec le vivant, au travers d'un projet multidimensionnel qui vise à inspirer une nouvelle manière de vivre en harmonie avec la nature, en utilisant l'escalade comme moyen de sensibilisation environnementale.


"C'est une idée que j'avais en tête depuis un moment. L'idée est de consulter divers experts – scientifiques, artistes, militants – pour discuter de la protection du vivant. Ces experts, rencontrés dans mon cadre professionnel, méritent d'être connus de la communauté d'escalade. En associant des images d'escalade à leurs messages, je voulais relier ces deux univers. La Maïf a lancé un appel à projets 'Les Écoaventuriers' pour des voyages sportifs bas carbone. J'ai soumis ce projet et il a été sélectionné, ce qui a permis de le concrétiser rapidement."

Si vous connaissez déjà Nolwen Berthier, vous ignorez peut-être qu'en plus d'être une grimpeuse influente et co-fondatrice du Festival El Capp Fest, elle a également été responsable RSE dans une start-up, où elle a élaboré la stratégie de développement durable de l'entreprise. Un rôle qui l'a sensibilisée aux enjeux environnementaux et sociaux et à la responsabilité des organisations pour relever les défis écologiques.


Après six ans, suite au rachat de l'entreprise, elle a cofondé le collectif 'Mission Possible' pour continuer cette mission de manière indépendante. Ce collectif accompagne aujourd'hui les organisations et les personnes de la prise de conscience des changements nécessaires à l'action concrète. D'où son souhait de faire le pont entre son univers professionnel, ses rencontres et l'escalade.


Une voie pour la nature

La première étape de "Une voie pour la nature" a démarré avec une expédition en voilier dans les Calanques de Marseille. Nolwen m'explique :


"Nous avons navigué dans les Calanques avec Emka, bioacousticienne, navigatrice et violoniste. Elle m'a fait découvrir la protection des océans à travers l'écoute des sons sous-marins, illustrant comment les bruits des navires peuvent perturber la vie marine. Nous avons escaladé ensemble, mêlant ainsi nos passions et sensibilités pour l'environnement."

Le volet escalade urbaine, que l'on a abordé en introduction de cet article, a pour objectif d'aborder la question de la pollution lumineuse. À Marseille, Nolwen a collaboré avec Samuel Busson du Cerema, spécialiste de la gestion de l'éclairage public. Son travail vise précisément à réduire l'impact de la pollution lumineuse sur la biodiversité.


Les prochaines étapes du projet, prévues pour fin septembre, se concentreront sur les rivières et les forêts. L'idée est d'explorer au total quatre écosystèmes majeurs : l'océan, la ville, les forêts et les rivières. Chacune de ces aventures est partagée sur les réseaux sociaux et une web-série est en préparation pour diffusion l'année prochaine, en partenariat avec Edelrid. Pour suivre tout ça au fil des mois, rendez-vous sur le compte Instagram de Nolwen.

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