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  • Photo du rédacteurPierre-Gaël Pasquiou

Les liaisons dangereuses de la FFME et la Fédération des chasseurs

La récente démission de Yannick Vallençant du Conseil d'administration de la Fédération Française Montagne et Escalade (FFME) soulève une vague de questionnements et de débats au cœur de l’univers de la montagne et de l'escalade. Au centre de cette décision, une problématique majeure : l'affiliation controversée de la FFME avec l'Alliance des Sports et Loisirs de Nature (ASLN), une entité étroitement liée à la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC).


Chasseurs

Dans son courrier de démission, posée un an avant la fin de son mandat, Yannick Vallençant, Président du SIM-CFDT (l’un des syndicats les plus actifs dans l’univers des sports outdoor) et figure respectée dans le milieu, exprime un désaccord fondamental avec la FFME. Il dépeint un fossé idéologique entre les valeurs traditionnelles de l'alpinisme, représentées par des icônes comme Walter Bonatti ou Lionel Terray, et les orientations prises par la FFME en s'alliant indirectement à la FNC, incarnée par des personnalités comme Willy Schraen (président de la FNC).


Cette alliance, selon lui, marque une déviation préoccupante de la FFME de ses racines et de ses engagements envers les pratiquants de la montagne. Il voit dans cette connexion une contradiction flagrante avec la mission de la FFME, censée promouvoir l'accès libre et respectueux aux espaces naturels. Ce partenariat est d’autant plus controversé que les récentes législations favorables à la chasse privée et les restrictions croissantes sur les terrains de randonnée et d'escalade alimentent un sentiment d'exclusion et de frustration au sein de la communauté des sports de nature.


Une situation exacerbée par la révélation des liens commerciaux de Decathlon, sponsor de la FFME, avec la Russie*. Yannick Vallençant, activement engagé dans des actions humanitaires en Ukraine au travers de Guides Sans Frontières, explique qu'il se trouve face à un dilemme éthique renforçant son sentiment de décalage avec les orientations actuelles de la fédération.


Cette démission n'est pas un simple fait divers dans le monde du sport, mais un signal d'alerte sur les tensions et les défis auxquels font face les fédérations sportives aujourd'hui. Elle met en exergue la difficulté de maintenir un équilibre entre les valeurs fondamentales d'un sport et les pressions externes, qu'elles soient commerciales ou politiques.


Le départ de Yannick Vallençant pose la question de l'avenir de la FFME, de ses alliances et de ses valeurs. La réaction de la FFME face à cette démission sera déterminante pour sa capacité à se réaligner avec les attentes et les besoins de ses membres. Elle devra répondre à un impératif de réflexion profonde sur sa gouvernance et les principes qu'elle souhaite incarner.


Dans un contexte où les pratiquants de sports de montagne sont de plus en plus conscients de l'impact de leurs activités sur l'environnement et la société, la FFME se trouve à un carrefour. Sa réponse à cette crise pourrait redéfinir son rôle et son image dans les années à venir, non seulement auprès de ses membres, mais aussi dans le paysage plus large des sports de nature et de l'environnement.


*Edit du 22/12/2023 : Florian Kunckler - Directeur marketing et communication de la FFME - a contacté la rédaction de Vertige Media pour signifier que, malgré l'affirmation de Yannick Vallençant à ce sujet dans son courrier de démission, Decathlon n'est pas sponsor de la FFME. La liste de l'ensemble des partenaires de la FFME est disponible sur leur site.

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