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Kirsty Coventry à la tête du CIO : la révolution douce des sports émergents ?

Photo du rédacteur: Pierre-Gaël PasquiouPierre-Gaël Pasquiou

Une femme, une Africaine, une ex-championne olympique à la tête du CIO. Le 20 mars, à Costa Navarino, Kirsty Coventry a été élue présidente du Comité international olympique, dès le premier tour. Une image forte. Une rupture symbolique. Et peut-être, pour les disciplines jeunes comme l’escalade, le signe d’une bascule attendue.


Kirsty Coventry
© IOC/Greg Martin

Une championne du monde réel


Sept médailles olympiques. Une légitimité forgée dans le bassin. Mais Kirsty Coventry, 41 ans, ne s’est pas arrêtée là. Depuis 2013, elle siège au CIO. Elle a présidé la commission des athlètes, été vice-présidente de la Fédération internationale de surf, et ministre des Sports au Zimbabwe. Un parcours où le sport de haut niveau croise le pouvoir politique.


Sa trajectoire impressionne, mais elle n’échappe pas aux débats. D’un côté, certains soulignent son rôle dans un gouvernement zimbabwéen accusé de violations des droits humains. De l’autre, plusieurs observateurs s’interrogent sur la part de symbole dans son élection : première femme, première Africaine, élue dès le premier tour. Une rupture ? Ou une stratégie de communication bien huilée ?


Thomas Bach, son prédécesseur, a balayé ces soupçons d’un revers de main :


« Ce n’est pas une question de genre. C’est une question de compétence. »

Une alliée naturelle pour l’escalade ?


Marco Scolaris, président de l’IFSC, ne s’y est pas trompé. À peine l’élection annoncée, il publie un communiqué enthousiaste :


« Une jeune mère, une championne, une voix du Sud, élue dès le premier tour. Quel message d’unité et d’espoir ! »

L’IFSC voit en Kirsty Coventry une partenaire de long terme. Quelqu’un qui comprend les besoins des fédérations jeunes, qui a défendu des sports en quête de légitimité, qui sait qu’un public de 20 ans ne consomme pas le sport comme il y a trente ans. L’escalade a tout intérêt à parler ce langage.


Kirsty Coventry a déjà prouvé qu’elle pouvait faire avancer ces causes — notamment au sein du surf, également sport additionnel au programme olympique. Elle défend une vision plus souple, plus inclusive, et orientée vers les nouvelles générations. Ce que l’escalade incarne, sans toujours parvenir à le capitaliser.


L’après-Bach se joue maintenant


Le mandat de Kirsty Coventry démarre officiellement en juin. Et il commence avec une liste de sujets chauds : calendrier olympique saturé, pression des diffuseurs, coût des Jeux, attentes générationnelles, compétition entre disciplines.


Pour l’escalade, il ne suffira pas d’avoir coché les cases Tokyo, Paris et Los Angeles. Il faudra montrer que ce sport a trouvé son public, qu’il peut se réinventer, séduire, se structurer — sans perdre son âme. C’est tout l’enjeu des prochaines années.


Et si Kirsty Coventry n’est pas là pour renverser la table, elle pourrait au moins redessiner les places autour. À chacun, désormais, de s’assurer qu’il en aura une.


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