Les gagnants des Trophées de la Verticalité sont...
Ce samedi 11 janvier, une foule dense et curieuse s’est amassée autour du podium du Salon de l’Escalade. Au programme : la remise des Trophées de la Verticalité, nouvelle initiative destinée à récompenser celles et ceux qui, avec leurs idées bien accrochées, redéfinissent les contours de l’escalade. Dans un milieu où chaque prise compte, ces quatre distinctions – Écologie, Contenu, Inclusion et Innovation – ne sont pas de simples médailles en chocolat. Elles saluent des projets ambitieux, des visions inspirantes, et surtout, des gens qui grimpent là où d’autres hésitent encore.
Et pour remettre ces prix, un jury aussi divers que pertinent : Laury-Anne Cholez (Reporterre), Florine Leplatre (FSGT), Noémie Le Govic (Suunto) et… votre humble serviteur, rédacteur en chef de Vertige Media. Bref, ça sentait le magnésium intellectuel.
OneTopo : le topo 2.0 décroche le Trophée Innovation
On l’a tous vécu : le topo papier. Cet objet à mi-chemin entre le Graal et la relique encombrante. On l’adore, jusqu’au jour où il manque une page, où il disparaît dans la poussière de la bagnole, ou pire… où il est obsolète. OneTopo, c’est tout l’inverse : géolocalisé, toujours à jour, éthique, et pensé pour redistribuer ses gains aux acteurs locaux.
Avec OneTopo, plus besoin de partir à l’aveugle sur une falaise inconnue ou de se demander si cette voie est bien une 6c+ ou juste une mauvaise blague. En bref, c’est le topo réinventé pour une génération qui swipe plus qu’elle ne tourne des pages.
The Roof Rennes : l’inclusion, mais pas par-dessus la jambe
À The Roof Rennes, on ne grimpe pas seulement pour la perf’. Ici, l’escalade est un prétexte à autre chose : casser les codes, ouvrir des voies au sens propre comme au figuré, et faire tomber quelques barrières bien solides.
On commence par l’égalité femme-homme : des ouvreuses aux commandes, des compétitions sans interférences patriarcales (oui, ça existe), et des formats qui renversent les conventions. Mais ce n’est qu’une prise parmi d’autres.
Deux fois par semaine, la salle coupe la musique et baisse la lumière pour accueillir des personnes à haute sensibilité sensorielle. On y croise aussi des grimpeurs en situation de handicap, des initiatives pour les plus précaires (douches, café, escalade), et des événements para-climbing qui mettent tout le monde sur un pied d’égalité. Ici, l’inclusion n’est pas une belle promesse : c’est une routine.
Andrea : un camion, trois vies, et une philosophie
Nina Caprez, Jérémy Bernard et leur fille n’ont pas choisi la voie facile – et c’est tant mieux. À bord de leur camion Andrea, ils sillonnent des régions perdues pour partager leur passion. Avec un pan d’escalade amovible, ils proposent un spectacle itinérant qui mêle sport, exploration, et engagement.
Andrea, c’est plus qu’un projet : c’est une manière de vivre. Une invitation à se reconnecter à l’essentiel, là où la falaise devient un lieu de rencontre, et le sport, un prétexte pour raconter des histoires qui touchent.
Uppossible : l’écologie en mouvement
Quand Eline Le Menestrel parle de développement durable, elle le fait en pédalant. Avec son collectif Uppossible, elle parcourt l’Europe à vélo pour promouvoir une escalade écoresponsable. Des spectacles itinérants, des ateliers, et une volonté farouche de prouver qu’une pratique respectueuse de la planète est à la portée de tous.
L’idée ? Chaque grimpeur peut contribuer, à son échelle, à limiter son impact. Parce qu’après tout, qu’est-ce qu’un projet impossible si ce n’est une idée qui attend qu’on y croit ?
En récompensant ces projets, les Trophées de la Verticalité montrent que l’escalade peut être une source d’inspiration, un levier de changement. Et si cette première édition marque un pas décisif, elle nous rappelle aussi qu’à l’heure où certains grimpeurs cherchent encore leur voie, d’autres la tracent pour eux.