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Photo du rédacteurAdrien Bataille

L’escalade en zones sauvages : une première victoire législative historique aux États-Unis

C’est une première historique qui résonne comme un coup de marteau sur un piton bien planté : l’escalade en zones sauvages américaines est désormais protégée par la loi. Après des mois d’incertitudes et de polémiques, deux annonces successives viennent offrir à la communauté grimpeuse un souffle bienvenu. Et pas des moindres : le National Park Service retire un projet de réglementation controversé, et le Congrès adopte une loi majeure pour préserver le droit de grimper.


Legislation US escalade

Les ancrages fixes, l’ennemi public ?


Mercredi 18 décembre, première bonne nouvelle : le National Park Service renonce à son projet de bannir les ancrages fixes en zones sauvages. Une idée qui aurait pu transformer des falaises mythiques comme celles de Zion ou Joshua Tree en reliques inaccessibles. Plus de plaquettes, plus de spits : autant demander à un alpiniste de gravir l’Everest en espadrilles.


Mais c’est le lendemain que tombe la vraie bombe : le Congrès adopte la loi EXPLORE, et avec elle l’amendement Protect America’s Rock Climbing (PARC). La Chambre des représentants avait déjà voté le texte en avril, mais il restait à convaincre le Sénat – une tâche loin d’être gagnée dans un contexte où la menace d’un shutdown planait comme une ombre. Résultat : un vote unanime. Oui, unanime, dans un Congrès plus habitué à s’écharper qu’à s’entendre.


Une victoire sur tous les fronts


Que change cette loi ? Tout. Avec le PARC Act, plus aucune agence fédérale ne pourra qualifier les ancrages fixes ou autres équipements comme "installations illégales" en zones sauvages. En d’autres termes, les spits, pitons, et autres sangles peuvent rester accrochés là où ils ont toujours été : sur les falaises.


« EXPLORE bénéficie d’un soutien unanime et bipartisan », explique Erik Murdock, directeur adjoint de l’Access Fund. « Ce n’est pas une loi controversée. Elle ne coûte rien au gouvernement – elle permet même de faire des économies. »


Un argument qui a porté, mais pas sans effort. Erik Murdock et l’Access Fund n’ont pas ménagé leur peine, multipliant les rendez-vous à Washington. Des figures politiques comme les représentants John Curtis (Utah) et Joe Neguse (Colorado) ou les sénateurs Joe Manchin (Virginie-Occidentale) et Maria Cantwell (Washington) ont été décisifs pour obtenir ce résultat.


Le Forest Service à la traîne


Mais tout n’est pas encore réglé. Si la loi rend caduque le projet du National Park Service, le U.S. Forest Service n’a pas encore retiré sa propre proposition de restriction sur les ancrages fixes. Une mesure devenue obsolète, certes, mais dont l’abandon officiel reste attendu.


Pour Erik Murdock, cette victoire ouvre la voie à un dialogue plus constructif. L’objectif ? Élaborer des politiques de gestion locales qui respectent autant les zones sauvages que les pratiques des grimpeurs.


« Nous espérons que cette loi servira de tremplin pour développer une politique solide qui protège à la fois les zones sauvages et l’escalade », déclare-t-il.


Une nouvelle ère pour l’escalade


Au-delà des aspects juridiques, cette législation marque un tournant culturel. Elle acte une reconnaissance officielle de l’escalade comme une activité légitime, digne de coexister avec la préservation des espaces naturels. Pour des sites emblématiques comme Joshua Tree ou le Black Canyon of the Gunnison, c’est une promesse d’avenir.


Reste à voir comment les parcs nationaux et le Forest Service adapteront leurs plans de gestion. Car si cette victoire est un sommet, le chemin est encore long pour garantir des pratiques harmonieuses et durables sur toutes les falaises.

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