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  • Photo du rédacteurPierre-Gaël Pasquiou

L'escalade comme refuge : Le voyage de Jonathan de la Colombie à Paris

Il y a des rencontres qui bouleversent, qui inspirent et qui marquent. C'est exactement ce qui s'est passé lorsque nous avons rencontré Jonathan, un peu par hasard. Jonathan, 35 ans et originaire de Colombie, est arrivé en France en 2021. Sa vie à Paris a pris un tournant inattendu lorsqu'il a découvert l'escalade, une passion qui l'a aidé à surmonter les défis de l'immigration et à s'intégrer dans sa nouvelle vie.


Escalade comme refuge
© Vertige Media

Arrivé juste avant le début du confinement, Jonathan a commencé à courir pour s'occuper. Il a ensuite tenté de rejoindre la Légion étrangère sans succès, mais cette expérience ne l'a pas découragé. De retour à Paris avec peu de ressources, il a trouvé de l'aide auprès de personnes bienveillantes et a fini par décrocher un emploi dans une poissonnerie. C'est grâce à un collègue qu'il a découvert l'escalade, une discipline qui combine effort physique et mental, et qui lui a offert une échappatoire bienvenue.


L'escalade est rapidement devenue une part essentielle de sa vie, lui apportant non seulement un défi physique mais aussi un sentiment de communauté et de soutien. Cette nouvelle passion l'a aidé à supporter les exigences de son travail et à se construire malgré les difficultés et l'absence de proches.


Plutôt que de raconter son histoire nous-mêmes, et risquer de dénaturer la sincérité de ses mots, nous avons décidé de retranscrire fidèlement son récit et de partager un extrait en vidéo.


Voici Jonathan, avec ses propres mots :


"Je suis Colombien, j'ai 35 ans et je vis à Paris. Mon arrivée en France remonte à 2021. J'étais arrivé en France suite à des problèmes que j'ai eu avec ma famille en Espagne, donc j'ai dû changer d'option comme pays pour arriver en Europe. J'avais un ami ici à Paris qui m'a proposé de venir chez lui. Peu de temps après mon arrivée, le confinement a commencé et la seule option que l'on avait pour sortir était de courir. J'ai donc commencé à courir 1 à 2 heures par jour.


À la fin du confinement, j'ai essayé de rentrer dans la Légion étrangère, un processus dans lequel je suis entré pendant un mois, mais je n'ai pas été retenu. De retour à Paris, avec mon sac à dos et mon passeport, une dame m'a proposé son aide en m'hébergeant le temps que je m'organise. J'ai alors trouvé un emploi à Bordeaux. J'y suis resté trois mois avant de revenir à nouveau à Paris.


De retour à Paris, j'ai rencontré quelqu'un qui m'a proposé de travailler dans une poissonnerie. C'est là qu'un collègue m'a parlé de l'escalade, en me disant que ça pourrait m'intéresser. La première salle où je suis allé était une salle parisienne équipée uniquement d'auto-enrouleurs, et j'ai bien aimé tout de suite. Sur un mur d'escalade, il y a mille possibilités. Il faut faire travailler la tête pour trouver la solution pour arriver en haut de la voie, et ça sollicite aussi physiquement. Donc, pour moi, c'était parfait de trouver ce sport qui me permet de faire travailler mon corps et ma tête tout en me divertissant en même temps.


Chaque jour, je cherche à m'améliorer, je me motive à faire mieux, à travailler ma technique. On pourrait dire que mon métier de poissonnier n'a rien à voir avec l'escalade, mais en vrai ça me sert beaucoup. Mes collègues sont toujours fatigués, ils souffrent du fait d'être toujours debout. On se lève tôt, on se couche tard, mais grâce à l'escalade, moi, je suis habitué à l'effort physique. Pour moi, c'est un travail normal.


Quand je suis arrivé en France, je ne connaissais personne. Je n'avais pas d'amis, pas de famille. Et dans l'escalade, j'ai trouvé un refuge qui m'a permis de ne pas me sentir seul, de ne pas déprimer. À travers l'escalade, j'ai trouvé la motivation à continuer dans tout ce processus de migration. Quand tu arrives dans un nouvel endroit et que tu ne connais personne, c'est vraiment difficile. Tu n'as pas de soutien. Quand tu rentres chez toi, il n'y a pas quelqu'un qui t'attend pour te dire "t'inquiète pas, tout va bien se passer, continue à avancer". Et c'est vrai que l'on retrouve un peu ça dans les salles d'escalade, où tu retrouves toujours quelqu'un qui te parle, qui te voit grimper et te propose des conseils pour t'améliorer, etc.


Tout ça devient une petite famille, que personnellement je viens visiter tous les jours. Parce que je grimpe tous les jours, sauf le dimanche où je me repose. Tout ça me motive dans ce processus de construire ma nouvelle maison."

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