Dry January et grimpe : le sec au verre, le grip à la roche
Janvier. Ce mois de transition où les salles se remplissent autant de résolutions que de néo-grimpeurs tout droit sortis des fêtes. Au programme : des bras gourds, des comptes bancaires à sec, et cette mode venue d’outre-Manche, le fameux Dry January. Le concept est simple : on lève le pied sur l’alcool pendant un mois, histoire de voir si les lendemains sont plus lumineux quand la gueule de bois reste au vestiaire. Mais que se passe-t-il si on mêle cette sobriété saisonnière à la passion verticale des grimpeurs ? On vous promet, ça vaut plus qu’un simple verre d’eau tiède.
Sobriété liquide, ascension mentale
Démarrons par un mythe bien ancré : "Un petit verre pour se détendre après la grimpe, ça ne peut pas faire de mal, si ?" Malheureusement, cher grimpeur assoiffé, c’est faux. L’alcool, même en modération, impacte le temps de réaction, la coordination et, surtout, cette fameuse concentration dont vous avez cruellement besoin pour clipper la dégaine juste après le crux.
Faire l’impasse sur l’apéro post-séance, c’est offrir à son cerveau un mois de clarté sans artifice. Vous verrez, l’effet est étonnant : des décisions plus nettes, une meilleure gestion du stress et des soirées où vos récits de grimpe tiennent debout, même le lendemain.
Énergies stratégiques : bien remplir le tank
Oui, l’alcool est calorique, et non, il ne s’agit pas de diaboliser les apports alimentaires dans un sport où les besoins énergétiques sont colossaux. Le problème, c’est qu’un mojito ou une IPA n’apportent rien de solide à vos muscles déjà en souffrance. Quitte à faire le plein pour affronter l’hiver, autant se régaler avec des plats de saison. Une raclette entre amis après une belle sortie sur les falaises gelées ? Parfait. Un gratin dauphinois pour fêter une première en 6c ? Encore mieux. L’essentiel, c’est que ces calories-là vous portent, au lieu de simplement vous plomber.
Et en bonus, sans alcool, on dit aussi adieu à l’effet “junk food” de l’apéro. Parce que, soyons honnêtes, qui s’arrête à une poignée de cacahuètes quand la bière coule à flots ?
Hydratation : le vrai carburant des grimpeurs
S’il y a bien une leçon que les grimpeurs apprennent tôt, c’est que la déshydratation est leur pire ennemie. Chaque litre perdu, c’est moins d’élasticité musculaire, une récupération qui traîne en longueur et, dans le pire des cas, un risque accru de blessure. L’alcool, en vampire notoire de l’eau corporelle, joue contre vous à chaque gorgée.
Opter pour un Dry January, c’est donc un cadeau à vos tendons, vos muscles et votre peau déjà mise à rude épreuve. Bonus : en buvant mieux, vous verrez que vos sessions s’enchaînent avec moins de courbatures et plus de fluidité dans les mouvements.
Le collectif au sommet : nouvelles habitudes
Côté sociabilité, le Dry January peut surprendre. Certes, l’alcool a souvent une place centrale dans les moments conviviaux, mais ce mois de sobriété peut être une opportunité de renouveler vos traditions. Un repas de groupe, un échange autour d’un bon thé fumant après une grimpe glaciale en falaise : vous verrez, les liens ne se tissent pas qu’autour d’une pinte bien fraîche. Et qui sait, vous inspirerez peut-être d’autres grimpeurs à tester cette expérience.
Ce que la grimpe nous apprend sur le Dry January
Finalement, la grimpe et le Dry January ont plus en commun qu’on pourrait le croire. Les deux sont des défis personnels qui demandent rigueur, réflexion et une bonne dose de mental. L’un comme l’autre, ils nous confrontent à nos habitudes, nous poussent à sortir de notre zone de confort pour viser plus haut.
Alors, pourquoi ne pas essayer ? Après tout, il y a fort à parier que ce mois de sobriété n’impactera pas uniquement votre grimpe, mais toute votre perception du quotidien. Et si, à la fin de ce Dry January, vous vous rendez compte que votre meilleur partenaire de cordée, c’était cette clarté mentale toute neuve, le jeu en valait la chandelle. Allez, haut les cœurs et les baudriers – avec ou sans mousse, l’essentiel, c’est toujours d’aller plus loin.