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Coupe du Monde de vitesse annulée à Klagenfurt : l’IFSC perd son sprint final

Photo du rédacteur: Pierre-Gaël PasquiouPierre-Gaël Pasquiou

À peine annoncée, déjà enterrée. La sixième et dernière étape de la Coupe du Monde de vitesse IFSC, prévue en juillet 2025 à Klagenfurt, disparaît brutalement du calendrier officiel. La raison ? Un sponsor clé a décidé de se retirer, laissant l’organisateur autrichien, ACTS Sportveranstaltungen GmbH, complètement à sec. Sans les garanties financières nécessaires, l'IFSC n’a eu d’autre choix que de couper court.


Coupe du monde IFSC escalade vitesse
© David Pillet

La fédération internationale promet qu’elle cherche « sans relâche » une ville de repli, mais soyons honnêtes : trouver une alternative crédible à seulement quatre mois de l’événement ressemble à une mission flash désespérée. Jouable, mais loin d’être gagnée d’avance.


L'ambition solitaire de Klagenfurt : trop audacieuse ?


Pourtant, sur le papier, tout semblait tenir la route. Klagenfurt devait initialement intégrer la Coupe du Monde dans un événement multisport, une formule qui a déjà fait ses preuves pour l’IFSC, assurant visibilité médiatique et stabilité financière. Mais voilà, la ville autrichienne voulait grimper seule, organisant un événement 100 % escalade. Un choix audacieux, salué au départ, mais qui se termine aujourd’hui dans la zone de chute.


Résultat : un sponsor majeur saute en pleine voie, l'équilibre budgétaire s'écroule, et toute une saison sportive se retrouve amputée de sa finale.


Innsbruck sauvée, mais le sprint mondial amputé


Dans la tourmente, une bonne nouvelle tout de même : l’autre événement majeur autrichien de la saison, organisé par Austria Climbing (la fédération autrichienne d'escalade) à Innsbruck en juin (bloc, difficulté, para-escalade), reste confirmé. Pas de panique donc pour la grand-messe d’Innsbruck, qui continue de jouer dans la cour des grands.


Mais pour la vitesse, c’est une tout autre histoire. Privée de son étape finale, c'est la discipline entière qui perd en cohérence. Pour les athlètes, la frustration est évidente : imaginez un championnat sans finale, un thriller sportif sans dénouement. Ce n’est pas juste un événement supprimé du calendrier, c’est tout le récit d’une saison sportive qui perd de son sens.


Derrière l'annulation, la question du modèle économique refait surface


Bien sûr, l'annulation soudaine d’une Coupe du Monde n'est pas juste un problème d’organisation. Elle révèle surtout la dépendance extrême des organisateurs locaux envers des partenaires privés dont les engagements peuvent disparaître du jour au lendemain. L’exemple autrichien rappelle à quel point la discipline demeure fragile financièrement, même à très haut niveau.


On en parlait justement la semaine dernière dans notre analyse : « Fédérations d’escalade : un modèle à bout de souffle ? ». À force de jouer les équilibristes sur des budgets instables, les fédérations nationales et internationales jouent dangereusement à la roulette russe. L’annulation de Klagenfurt montre que l'IFSC, elle aussi, peine à sécuriser un modèle viable sur la durée en dépendant aussi fortement des organisateurs locaux.


La vitesse risque ainsi de payer cher cet épisode. Et si l'IFSC ne réinvente pas rapidement sa manière d'organiser ses grands rendez-vous, ce ne sera sûrement pas la dernière fois qu’un événement disparaît aussi brutalement du radar.

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