top of page
  • Photo du rédacteurPierre-Gaël Pasquiou

Les Cholitas sonnent l'alarme des conséquences du réchauffement climatique

Perchée à près de 6 000 mètres, la chaîne des Andes en Bolivie se dresse majestueusement, mais ceux qui la connaissent le mieux alertent sur les effets dévastateurs du réchauffement climatique. Parmi eux, les Cholitas, vingt femmes indigènes Aymara, facilement identifiables par leurs "polleras", des jupes colorées et multicouches. Ces vêtements, autrefois imposés par les conquistadors espagnols, sont devenus des symboles de courage et d'adaptation.


Cholitas climbers Bolivia
Crédit : Todd Antony

Il y a huit ans, les Cholitas, traditionnellement employées comme cuisinières et porteuses dans les expéditions internationales, se sont réinventées. Elles ont troqué ces rôles pour guider elles-mêmes les touristes à travers les glaciers qui, jadis, recouvraient avec splendeur ces montagnes. Cependant, le changement climatique a dramatiquement modifié ce paysage. Le son de l'eau qui coule a désormais remplacé le craquement de la glace sous les crampons.


Dans ces contrées où la nature était autrefois connue et prévisible, les Cholitas observent aujourd'hui des territoires en profonde mutation. Au Huayna Potosí, un sommet proche d'El Alto, la neige a cédé sa place à la roche et à l'eau.


Edson Ramírez, glaciologue éminent de l'Université Pierre et Marie Curie (La Sorbonne), confirme cette métamorphose. Selon lui, les glaciers boliviens ont perdu 40 % de leur épaisseur en trois décennies, un constat qui a des conséquences directes sur la vie locale. L'exemple de l'ancienne station de ski de Chacaltaya, autrefois prisée et aujourd'hui dépourvue de neige, est particulièrement frappant.


Cholitas climbers Bolivia
Crédit : Todd Antony

Cholitas climbers Bolivia
Crédit : Todd Antony

Pour les Cholitas, ces changements ne sont pas qu'esthétiques ; ils menacent leur existence même. Leur activité de guide touristique, autrefois prospère, pâtit du recul des glaciers. Les chiffres sont éloquents : 30 sorties en 2022, seulement 16 jusqu'à début novembre cette année 2023, avec une baisse conséquente des revenus, de 50 $ à 30 $ par sortie.


Confrontées à cette crise, ces femmes font preuve de résilience. Certaines se sont tournées vers l'artisanat, utilisant la laine d'alpaga des Andes pour créer couvertures et manteaux. Cette diversification n'est pas seulement économique ; elle reflète aussi leur détermination à préserver et valoriser un héritage culturel qu'elles espèrent ne pas devoir abandonner.


Les Cholitas, longtemps marginalisées socialement, se retrouvent à nouveau en première ligne d'une bataille quotidienne pour leur survie. Elles incarnent la lutte d'une communauté contre les bouleversements environnementaux, illustrant une histoire de résilience, de survie et de préservation de leur indépendance.

DEUX FOIS PAR MOIS,
LE MEILLEUR DE LA GRIMPE

deco logo

Merci pour ton inscription !

PLUS DE GRIMPE

bottom of page