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Briançon remplacée par Madrid : une page se tourne pour la Coupe du Monde IFSC

Le verdict est tombé, et cette fois, c’est définitif : Briançon, bastion historique de la Coupe du Monde IFSC, disparaît officiellement du calendrier 2025. Le suspense autour de la fameuse date manquante – celle des 18 et 19 juillet – n’aura duré que trop longtemps. Mais au lieu de revenir à ses premières amours alpines, l’IFSC a préféré flirter avec la capitale espagnole, ajoutant Madrid à son circuit.


Coupe du monde escalade briancon
© David Pillet

Un secret (pas si) bien gardé


Fidèle à ses habitudes, l’IFSC a une nouvelle fois joué les fantômes, actualisant son site web dans une relative discrétion, sans tambour ni trompette, ni même une once de communication officielle. Une annonce comme seule cette fédération sait les faire : invisible à l’œil nu, sauf pour les observateurs les plus aguerris. Et c’est Le Dauphiné qui a repéré le pot aux roses.


Résultat : Briançon, après 14 années d’un règne indiscutable sur le calendrier de la Coupe du Monde, voit ses dates historiques offertes sur un plateau à Madrid. Une claque pour les passionnés d’escalade qui espéraient encore un sursaut de l’IFSC pour préserver cette étape emblématique. D’autant que la ville n’avait pas chômé pour rester dans la course : en 2023, elle inaugurait fièrement "Le Nid", un mur flambant neuf conçu pour assoir son statut sur la scène internationale. Ce joyau d’architecture, signé Grégory Poles, allie design inspiré de la canopée et bois locaux, le tout après neuf années de labeur acharné. Mais apparemment, ça n’aura pas suffi.


Coupe du monde escalade Briançon
© David Pillet

Madrid, nouvelle coqueluche du circuit


Pourquoi Madrid, et pourquoi maintenant ? La réponse n’est pas si limpide. L’IFSC, dans sa quête permanente de diversification, semble vouloir rafraîchir son calendrier avec des destinations inédites. Après Curitiba au Brésil et Klagenfurt en Autriche, voilà Madrid, la capitale espagnole, qui entre en scène. Une ville dynamique, cosmopolite, et sans doute capable d’offrir un public large – mais qui n’a ni l’histoire ni l’aura de Briançon.


Soyons clairs : Madrid, c’est sexy sur le papier. Mais ce choix laisse un goût amer. Ce n’est pas juste une affaire de dates ou de logistique, c’est une question d’identité. Avec Briançon, on perd une étape qui respirait la montagne, la vraie. Celle où les grimpeurs se retrouvent entre deux cafés en terrasse, où la sueur se mêle à l’odeur des sapins. Avec Madrid, on gagne une autre capitale. C’est bien, mais c’est différent.


Une absence lourde de sens


Pour Briançon, cette mise à l’écart est plus qu’une défaite symbolique. La ville ne perd pas seulement un événement sportif, mais aussi une part de son âme estivale. Chaque année, des milliers de grimpeurs et passionnés se rassemblaient autour de cette étape, transformant la petite ville en épicentre de l’escalade mondiale.


Les retombées économiques et médiatiques étaient bien réelles, tout comme l’effet sur le moral des troupes locales. Aujourd’hui, la décision de l’IFSC ressemble à un mauvais choix stratégique, ou du moins à une incompréhension de ce qui fait vibrer la communauté. Certes, diversifier les étapes est louable, mais faut-il pour autant sacrifier les piliers qui ont fait la grandeur de ce sport ?


Clap de fin ou simple entracte ?


Alors, Briançon est-elle définitivement rayée de la carte ? C'est bien probable. Mais une chose est certaine : pour 2025, l’étoile alpine s’éclipse au profit d’un soleil ibérique.


Reste à savoir si Madrid parviendra à se hisser à la hauteur de son illustre prédécesseur. En attendant, on ne peut que regretter ce qu’on perd : une étape qui avait du caractère, une histoire, et ce petit supplément d’âme qu’aucune capitale ne pourra jamais totalement reproduire.


Briançon, on ne t’efface pas, on te regrette. Madrid, sois digne du vide que tu remplis.

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